Ce doctorat étudie ce qui fait que les membres d'une organisation agissent assez comme il le leur est demandé de sorte que l'ensemble dont ils font partie fonctionne, et continue à exister. Il a été pour cela nécessaire de comprendre d’une part la différence entre action individuelle et action collective, et de montrer qu'une organisation, c'est de l'agir ensemble s'inscrivant dans le temps. Et d'autre part de saisir que l'agir ensemble est caractérisé par la mise en commun d'une partie ou de l'ensemble des ressources dont les individus ont le contrôle pour les dépenser selon un ou des buts plus ou moins clairement définis. Cette mise en commun de ressources a pour conséquence une limitation de la latitude d'action des membres d’une organisation, car ils les dépensent par rapport à des attentes de comportement qui leur sont communiquées. Nous avons défini un modèle des facteurs d'engagement, et des types organisationnels d'influence, permettant de comprendre les termes de la problématique auxquels cet objet d'étude correspond, que nous avons testé dans deux types d’organisations qui semblent a priori très opposées, à savoir le site de montage de l’usine de production Volkswagen à Wolfsburg, et l’organisation formelle d’une association allemande de protection de la nature, le BKBS (BUND Kreisgruppe Braunschweig), se rattachant à un mouvement social. Les hypothèses formulées concernant les termes de la problématique ont été confirmées dans nos deux recherches empiriques, à savoir dans le montage une modification des attentes communiquées aux contremaîtres pour que leur comportement augmente les chances de survie de l’ensemble à travers une meilleure adaptation à la modification de l’environnement. Et au niveau de l’organisation formelle de ce mouvement social (SMO), une opposition beaucoup moins grande qu’attendu entre la fonctionnalité apparente de ce mouvement social, créer un bien commun appartenant à tous, et les motivations individuelles bien réelles à y participer. Les facteurs d'engagement, et les types organisationnels d'influence, ont permis à la fois d’intégrer les termes de la problématique, de mesurer la force de l'opposition de ses termes, et d'expliquer le degré d'engagement des contremaîtres et des membres actifs du BKBS. On compte parmi les facteurs d’engagement les caractéristiques de l'émetteur des attentes, des moyens de communication des attentes, ainsi que du contenu des attentes. L’influence des caractéristiques du récepteur auquel sont communiquées les attentes a été démontrée. Une approche innovante des types d'influence organisationnels a été obtenue, avec ce que nous avons défini comme la manipulation, la socialisation, la motivation, la sélection et le contrôle. Et surtout, cette dissertation a mis en perspective les relations systémiques existant entre les caractéristiques des organisations étudiées et leurs membres, leur situation, et l'emploi différencié des types organisationnels d'influence.
This PhD explains what makes that organization’s members behave enough as they are asked for so that the organization they belong to is able to work and continue to exist. For this purpose, it was necessary to understand the difference between individual and collective action. And to show that an organization means being able to behave collectively over time, and that collective behavior is characterized by the fact that individuals give out a part or all the resources they are controlling to achieve one or several more or less good defined goals. This common sharing of resources means a limitation of the latitude of actions of the members of the organization, because they give them out to act accordingly to expected communicated behavior. For that purpose, we have defined a model of engagement factors, as well as organizational types of influence, who allowed us to understand the different part of the problem we are addressing, and to test them. We have done this with two types of organizations who seems a priori to be very different. On the first hand the end production stage, the car assembly lines, of the Volkswagen factory in Wolfsburg, and on the second hand, the formal organization of a german association of the defense of the nature and wild life in Braunschweig, called BKBS (BUND Kreisgruppe Braunschweig), who belongs to the ecologist social movement. The formulated hypothesis attached to the different part of the problem we were addressing has been confirmed through our two empirical researches. In the car assembly lines, the expectations communicated to the production masters changed so that they behavior transform the organization and make out of it a more adapted one to the environment. In the formal organization of this social movement (SMO), we have measured a much less bigger opposition between his apparent functionality, to create a common good which belongs to everybody, and the egoistic reasons to participate to him. The engagement factors, and organizational types of influence, allow us to measure how strong the opposition between individual needs and collective behavior is, and to explain the different behavior of the production master and the participants of the BKBS. We have defined these factors as the emitter, the communication tools and the content of the asked behavior. The influence of the characteristics of the receptor of the asked behavior has been demonstrated as well. With the types of influence, we have demonstrated that this apparently different type of organization is using to a different degree what we have defined as manipulation, socialization, motivation, selection and control. It depends of their environment, goals and structure and forms a systemic relationship with their members and what and how they can ask them to do.