Imihigo, Rwanda’s flagship performance barometer, is praised for its cultural innovation while being criticised for instrumentalising the regime’s international credibility. Both views gloss over several thematic points, including the strategic self-criticism Imihigo affords. We triangulate fieldwork data collected from local government actors and non-state agents in four districts with secondary data to analyse the quotidian strategies undergirding the spread of, and governance responses to, Imihigo. Our analysis demonstrates three key points. First, the decentralisation reform offers the requisite institutional backdrop for officials to articulate Imihigo as a cultural innovation for local governance and regime legitimacy. The state’s reasonable support for Imihigo incentivises local service delivery, although this is used by the regime to control the local arena. Consequentially, Rwandans’ interest in Imihigo frames a forum for official criticism. Our study shows a paradoxical use of cultural and modern norms for contemporary governance through a strong state committed to producing results.
L’Imihigo, le baromètre de performance phare du Rwanda, est loué pour son innovation culturelle tout en étant critiqué pour instrumentaliser la crédibilité internationale du gouvernement. Les deux points de vue passent sous silence plusieurs points thématiques, notamment l’autocritique stratégique que permet l’Imihigo. Nous triangulons les données collectées sur le terrain auprès d'acteurs des gouvernements locaux et d’agents non-étatiques dans quatre districts, avec des données secondaires, afin d’analyser les stratégies quotidiennes qui sous-tendent la propagation de l’Imihigo et les réponses apportées par la gouvernance à ce phénomène. Notre analyse met en évidence trois points essentiels. Premièrement la réforme de la décentralisation offre le cadre institutionnel nécessaire pour que les fonctionnaires puissent présenter l’Imihigo comme une innovation culturelle pour la gouvernance locale et la légitimité du régime en place. Le soutien raisonnable de l’État à l’Imihigo encourage la prestation de services locaux, bien que le régime s’en serve pour contrôler la scène locale. En conséquence, l'intérêt des Rwandais pour l'Imihigo forme un forum pour une critique officielle. Notre étude montre néanmoins une utilisation paradoxale des normes culturelles et modernes pour une gouvernance contemporaine à travers un État fort engagé sur la production de résultats.