In this analytical essay, we situate truth commissions as relevant sites for International Relations (IR) research, in particular on professional communities and knowledge hierarchies. With an empirical focus on report-making, we argue that there is a need to rethink and revise established professional community concepts. While these concepts stress professional communities’ detachment from mundane pressures, we suggest a “pressure lens” to better grasp the key dynamics of expert knowledge production. Based on in-depth interpretive research on three truth commissions—in Sierra Leone, Kenya, and Tunisia—we set out to identify key dynamics in the report-making of truth commissions that contribute to the gap between high expectations and sobering realities regarding truth commissions as “victim-centred” policy instruments. Understanding the dynamics at play requires us to pay attention to unequal pressures—such as time and funding pressures, powerholder interference, and demands voiced by victims and survivors—that bear on the work of experts and professionals who produce truth commission reports. We argue that these pressures and, crucially, the ways in which they tend to play out under conditions of coloniality, are expressions of global hierarchies that shape professional report-making work.
En este ensayo analítico, situamos a las comisiones de la verdad como lugares relevantes para la investigación en el campo de Relaciones Internacionales (RRII), en particular en lo referente a las comunidades profesionales y a las jerarquías de conocimiento. Argumentamos, con un enfoque empírico en la elaboración de informes, que es necesario repensar y revisar los conceptos establecidos por parte de la comunidad profesional. Si bien estos conceptos enfatizan el desapego por parte de las comunidades profesionales hacia las presiones mundanas, sugerimos una “lente de presión” para poder comprender mejor las dinámicas clave de la producción de conocimiento experto. Partimos de la base de una investigación interpretativa en profundidad sobre tres comisiones de la verdad (en Sierra Leona, Kenia y Túnez), con el propósito de identificar aquellas dinámicas clave en la elaboración de informes de las comisiones de la verdad que contribuyen a la brecha existente entre las altas expectativas y las realidades aleccionadoras con respecto a la concepción de las comisiones de la verdad como instrumentos políticos “centrados en las víctimas”. Para poder comprender las dinámicas en juego, es necesario que prestemos atención a las presiones desiguales (tales como las presiones en materia de tiempo y financiamiento, la interferencia de los poderosos y las demandas expresadas por víctimas y supervivientes), las cuales afectan al trabajo de los expertos y profesionales que producen los informes de las comisiones de la verdad. Argumentamos que estas presiones y, lo que es más importante, las formas en que tienden a desarrollarse en condiciones de colonialidad, son una expresión de las jerarquías globales que dan forma al trabajo profesional de elaboración de informes.
Dans cette analyse, nous resituons les commissions de la vérité comme des sites pertinents de recherche en relations internationales (RI), et plus particulièrement s'agissant des communautés professionnelles et des hiérarchies de connaissances. Sur le plan empirique, nous nous concentrons sur la création de rapports et affirmons qu'il existe un besoin de repenser et de réviser les concepts établis sur les communautés professionnelles. Bien que ces concepts mettent l'accent sur le détachement des communautés professionnelles vis-à-vis des pressions mondaines, nous proposons un « angle de pression » pour mieux comprendre les dynamiques clés de la production de connaissances expertes. En nous fondant sur des travaux de recherche interprétative approfondie sur trois commissions de la vérité (en Sierra Leone, au Kenya et en Tunisie), nous nous proposons d'identifier les dynamiques clés de la création de rapports des commissions de la vérité qui contribuent à l’écart entre des attentes élevées et des réalités dégrisantes concernant les commissions de la vérité, des instruments politiques « centrés sur la victime ». Pour comprendre les dynamiques intrinsèques, nous devons nous intéresser à l'inégalité des pressions qui pèsent sur le travail des experts et des professionnels qui produisent les rapports de la commission de la vérité. Par exemple, les pressions du temps et du financement, l'interférence des détenteurs du pouvoir et les demandes des victimes et des survivants. Nous affirmons que ces pressions et, plus important encore, les façons dont elles s'expriment souvent dans des conditions de colonialité, révèlent les hiérarchies mondiales qui façonnent le travail professionnel de création de rapports.